Everton Giachini Tosetto étudie le rôle du panache de l'Amazone sur la biodiversité marine de l'Atlantique
Publié par IRD Occitanie, le 18 décembre 2025 2
Lauréat du programme Make Our Planet
Great Again (MOPGA) 2025, Everton Giachini Tosetto mène à l’UMR MARBEC
un projet de recherche consacré à l'étude du rôle du panache de
l'Amazone sur la biodiversité marine de l'Atlantique. Son objectif :
comprendre les dynamiques écologiques côtières actuelles et futures.
Pourquoi, selon vous, avez-vous bénéficié d’une bourse MOPGA ?
Le chercheur devant la station IFREMER et le laboratoire MARBEC, Sète
© Everton Giachini Tosetto
Je
pense que mon projet a été retenu car il s’aligne directement avec les
priorités du programme MOPGA, en cherchant à comprendre comment la
variabilité climatique influence la connectivité écologique dans
l’Atlantique tropical. Mon expérience sur la dispersion des espèces a
fourni une base solide, et la collaboration de longue date avec le laboratoire mixte international (LMI) TAPIOCA, réunissant l’IRD et des universités brésiliennes, a renforcé la cohérence et le potentiel d’impact du projet.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir scientifique ?
© Everton Giachini Tosetto
Depuis
mon plus jeune âge, j’ai toujours été animé par la curiosité et le
désir de comprendre comment le monde fonctionne. La science m’a offert
différentes manières d’explorer l’espace — du microscopique à l’océan
ouvert — et de découvrir des motifs et des connexions qui ne sont pas
immédiatement visibles. Ce qui me motive profondément, c’est de
transformer cette curiosité en connaissances capables de contribuer à un
monde meilleur. Comprendre les systèmes naturels et leurs interactions
permet à mon travail d’avoir un impact non seulement sur la science,
mais aussi sur la société, en aidant à conserver les écosystèmes et à
soutenir les communautés qui en dépendent.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec l’IRD ?
Mission de collectes sur la côte nord du Brésil, projet BioARP2 (IRD, LMI Tapioca)
© BioARP2 - José Otávio Oliveira Mendes
J’ai
choisi de travailler avec l’IRD car c’est une institution reconnue
internationalement pour son excellence scientifique et son fort
engagement en matière de collaboration entre pays et disciplines. L’IRD
offre un environnement unique, combinant recherche de pointe, réseaux
internationaux d’experts et partenariats avec des groupes comme TAPIOCA,
qui rassemblent océanographes, écologues et modélisateurs pour étudier
des problématiques complexes de l’Atlantique tropical. Travailler dans
ce contexte permet d’apprendre auprès de chercheurs renommés, de
partager les connaissances et de développer des solutions intégrées aux
enjeux environnementaux globaux, rendant la recherche plus innovante et
pertinente.
Comment vos travaux contribuent-ils à l’amélioration des conditions de vie dans votre pays ou votre région ?
Vue satellitaire du panache de l'Amazone dans le delta du fleuve
© NASA MODIS
Mon
travail contribue à améliorer les conditions de vie dans la région en
fournissant des informations essentielles sur les écosystèmes marins et
la dispersion des espèces dans l’Atlantique tropical. Comprendre comment
la connectivité entre les habitats influence la structure des
communautés marines permet d’orienter les actions de conservation, de
protéger la biodiversité et de soutenir des activités économiques
durables, comme la pêche, qui dépendent directement d’écosystèmes en
bonne santé. De plus, les résultats de la recherche fournissent des
bases scientifiques pour les politiques publiques et les stratégies de
gestion environnementale, aidant les gouvernements et les communautés à
prendre des décisions mieux informées sur l’utilisation des ressources
marines. En intégrant différentes sources de données, mon travail crée
une base solide pour comprendre les impacts des changements climatiques
et proposer des solutions bénéfiques à la fois pour la nature et pour
les populations qui en dépendent.
Quelles activités menez-vous sur le terrain ? en laboratoire ?
© Everton Giachini Tosetto
Dans
mon travail, j’utilise la modélisation lagrangienne de dispersion pour
étudier comment les organismes se dispersent dans l’Atlantique tropical.
Cette méthode combine la dynamique des courants océaniques avec les
caractéristiques biologiques des espèces, permettant de simuler comment
œufs et larves se déplacent et connectent différents écosystèmes. Les
analyses sont réalisées en laboratoire, où j’intègre des données
hydrodynamiques et écologiques pour comprendre les schémas de
connectivité et prévoir comment ils pourraient évoluer face aux
changements climatiques futurs. Cette approche fournit des informations
essentielles pour évaluer la biodiversité, soutenir les stratégies de
conservation et contribuer à une gestion durable des écosystèmes marins.
En quoi votre recherche s’inscrit-elle dans la science de la durabilité ?
Voies potentielles de connectivité entre le panache de l’Amazone et d’autres systèmes de l’Atlantique.
© Everton Giachini Tosetto
Ma recherche contribue à la science de la durabilité en étudiant comment les espèces se dispersent et comment les écosystèmes marins réagissent aux changements environnementaux. Cette approche permet de prévoir les schémas de connectivité et d’identifier les zones critiques pour la conservation, fournissant ainsi des bases scientifiques pour une gestion durable des ressources marines. Ainsi, mon travail soutient des décisions qui équilibrent la préservation de la biodiversité et l’utilisation responsable des océans, en favorisant des solutions bénéfiques à la fois pour les écosystèmes et pour les communautés qui en dépendent, contribuant au développement de stratégies durables à long terme.
Contact science : Everton Giachini Tosetto, IRD, UMR MARBEC evertontosetto@hotmail.com
Contact communication : communication.occitanie@ird.fr
Source : https://www.ird.fr/everton-gia...
Photo de bandeau : © BioARP2 - José Otávio Oliveira Mendes
